Alors que l'affaire Woerth-Bettencourt continue de nous apporter son lot de révélations affligeantes pour le pouvoir (Patrice de Maistre était sur la liste des 3000 titulaires de comptes en suisse, Dexia aurait refusé un retrait de 500 000€ à Liliane Bettencourt), que les protestations contre le traitement judiciaire de l'affaire se multiplient, l'actualité a donné à Nicolas Sarkozy l'occasion d'allumer un contre-feu sur un de ses thèmes favoris : la sécurité.
Le sujet est délicat : cela fait maintenant 8 ans qu'il a déclaré la guerre à l'insécurité et malgré tous les textes qu'il a fait voter, tous les policiers qu'il a fait recruter, toutes ses déclarations martiales le sentiment d'insécurité n'a pas diminué, ce qui autorise à parler d'échec, comme le fait la gauche (même si on aurait tort de confondre sentiment d'insécurité et insécurité : on peut éprouver ce sentiment alors même que la situation s'améliore). Mais il l'a abordé de manière tout à la fois habile et détestable. S'en prendre aux Roms de la manière dont il l'a fait est détestable pour toutes les raisons qu'ont dites les associations de défense des droits de l'homme, mais c'est habile parce que les roms ont, pour des tas de raison, très mauvaise presse. Ils sont très impopulaires dans les campagnes, les petites villes et la lointaine périphéries des grandes villes. En s'en prenant à eux, Nicolas Sarkozy peut espérer détourner la colère des Français, de ces "petites gens" qu'exaspèrent les révélations quotidiennes de l'affaire Woerth-Bettencourt.
Est-ce que cela suffira à faire oublier l'affaire Woerth? Pas sûr. C'est dans les classes moyennes, celles qui paient des impôts, qui peuvent comparer leur taux d'imposition et celui de Mme Bettencourt, que l'affaire Woerth fait les plus grops dégâts. Or, ce n'est pas dans ces milieux que la détestation des Roms est la plus importante. En fait, qui vit en centre-ville ou dans les banlieues aisées n'en rencontre jamais.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire