Si l'on en croit Mediapart, qui cite quatre journalistes présents, Nicolas Sarkozy a "pèté les plombs" à Lisbonne, s'en prenant violemment à un journaliste qui l'interrogeait sur l'affaire Karachi et, plus précisément, sur la présence de nom dans plusieurs documents : "Qui vous a dit ça? Vous avez eu accès au dossier? Charles Millon a une intime conviction. Et si moi j'ai l'intime conviction que vous êtes pédophile? Et que je le dis en m'appuyant sur des documents que je n'ai pas vus…" Il serait sorti de la réunion en disant :"Amis pédophiles, à demain!"
Que cette scène se soit passée à Lisbonne, en plein milieu d'une réunion internationale (le sommet de l'OTAN) devant une trentaine de journalistes, en dit sans doute beaucoup sur l'inquiétude du pouvoir devant cette affaire, sur la tension qu'elle a créé au sommet de l'Etat. Il est vrai qu'il s'agit d'une affaire différente de toutes les autres parce qu'il y a eu mort d'hommes et qu'il parait plus difficile de réduire au silence des familles que l'on mène en bateau depuis des années que des fonctionnaires ou des politiques dont on peut toujours acheter le silence avec une promotion.
Je ne sais pas si cette information sera reprise dans la presse nationale. Peut-être la rangera-t-on au rayon des colères présidentielles, reste qu'elle inquiète : un Président capable de perdre son sang-froid en public, devant des journalistes dont il peut deviner qu'ils reprendront ses propos, même s'ils sont en off, est capable d'à peu près n'importe quoi, d'envoyer, par exemple, comme on l'en a accusé à mi-mot, des gros bras inquiéter des témoins gênants (toujours dans l'affaireKarachi). Et même s'il n'a rien à voir dans les cambriolages de journalistes et autres "bizarreries" de ces dernières semaines, son comportement rend plausibles ces dérives. Or, en politique, le plausible suffit souvent à faire une opinion.
1 commentaire:
"d'envoyer, par exemple, comme on l'en a accusé à mi-mot, des gros bras inquiéter des témoins gênants"
ça, je l'ignore, mais dans la législature précédente, il envoyait bien Frédéric Lefebvre convaincre les députés UMP réticents !...
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