La presse (et sans doute bien d'autres à gauche) commence à s'impatienter, à trouver que tout ne va pas assez vite, que les réformes se font attendre. Ce à quoi, les socialistes répondent que rien ne sert de courir, que mieux vaut prendre son temps si l'on veut modifier effectivement les choses. Tout le contraire, en somme, de Nicolas Sarkozy qui multipliait les initiatives qui se perdaient rapidement dans les sables.
Phénomène de déperdition que la commission des finances de l'Assemblée nationale a évalué dans le rapport dont parle le Monde dan son édition du 5/8/2012 : "S'intéressant à l'application des 54 dispositions fiscales récentes adoptées en décembre 2011 dans le budget pour 2012, les députés notent que 40 sont " pleinement en application au 1er juin 2012 ", donc qu'un quart... ne l'est pas encore. Sur un panel plus large de textes - d'une part, les dispositions fiscales adoptées dans les lois de finances promulguées avant le 1er janvier 2011, mais qui, à la date du 1er juin 2011, n'avaient pas encore fait l'objet des textes d'application nécessaires, d'autre part, sur les dispositions fiscales contenues dans la loi de finances initiale pour 2012 et dans les lois de finances rectificatives pour 2011 et 2012, soit 249 articles de 17 lois - le ratio est à peu près équivalent."
Ce qui me fait penser à cette remarque de Bergson dans un texte sur Thibaudet : "A quel signe se reconnait la grandeur d'un homme d'Etat? En toute autre affaire, on peut apprécier directement l'homme, ou l'oeuvre, ou les deux ensemble, et dès lors porter un jugement. Mais dans le cas de l'homme d'Etat, c'est la durée de son oeuvre qui lui confère rétroactivement sa grandeur : de deux grands ministres ou soi-disant tels, l'un n'était pas supérieur à l'autre et ne l'est pas encore : il le sera, et, à partir de ce moment, l'aura été. Jusque là, leurs mérites respectifs ne sont pas plus dans le passé que dans l'avenir, et l'on ne peut guère que parier que pour l'un d'eux." (in Quelques mots sur Thibaudet, critique et philosophe, NRF, 1/07/1936).
Soit, soit… reste que l'impatience se muera en déception si toutes ces commissions ne servent qu'à enterrer les dossiers. On devrait vite le savoir.
Phénomène de déperdition que la commission des finances de l'Assemblée nationale a évalué dans le rapport dont parle le Monde dan son édition du 5/8/2012 : "S'intéressant à l'application des 54 dispositions fiscales récentes adoptées en décembre 2011 dans le budget pour 2012, les députés notent que 40 sont " pleinement en application au 1er juin 2012 ", donc qu'un quart... ne l'est pas encore. Sur un panel plus large de textes - d'une part, les dispositions fiscales adoptées dans les lois de finances promulguées avant le 1er janvier 2011, mais qui, à la date du 1er juin 2011, n'avaient pas encore fait l'objet des textes d'application nécessaires, d'autre part, sur les dispositions fiscales contenues dans la loi de finances initiale pour 2012 et dans les lois de finances rectificatives pour 2011 et 2012, soit 249 articles de 17 lois - le ratio est à peu près équivalent."
Ce qui me fait penser à cette remarque de Bergson dans un texte sur Thibaudet : "A quel signe se reconnait la grandeur d'un homme d'Etat? En toute autre affaire, on peut apprécier directement l'homme, ou l'oeuvre, ou les deux ensemble, et dès lors porter un jugement. Mais dans le cas de l'homme d'Etat, c'est la durée de son oeuvre qui lui confère rétroactivement sa grandeur : de deux grands ministres ou soi-disant tels, l'un n'était pas supérieur à l'autre et ne l'est pas encore : il le sera, et, à partir de ce moment, l'aura été. Jusque là, leurs mérites respectifs ne sont pas plus dans le passé que dans l'avenir, et l'on ne peut guère que parier que pour l'un d'eux." (in Quelques mots sur Thibaudet, critique et philosophe, NRF, 1/07/1936).
Soit, soit… reste que l'impatience se muera en déception si toutes ces commissions ne servent qu'à enterrer les dossiers. On devrait vite le savoir.
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