On ne nous parle plus, depuis quelques jours, que des valeurs sportives. Sportifs, ministres, journalistes spécialisés n'ont que ces mots à la bouche. Mais de quoi parlent-ils? Des niaiseries du pacte olympique que l'on ne ressort que dans ce genre d'occasions? ou des valeurs réelles qu'exprime le sport professionnel? valeurs dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles n'inspirent pas grand respect.
Qu'est-ce que nous montre en effet jour après jour le sport professionnel qui fait vivre tous ces moralistes? le dopage, la corruption (matchs truqués, choix des villes par le CIO), la tricherie organisée, le mépris des règles du jeu (dont témoignent, chaque dimanche, les agressions à l'égard des arbitres), la mutilation de jeunes sportifs dont les corps portent les stigmates d'entraînements qui les font souffrir tout le reste de leur vie, les carrières finies à 20, 30 ou 35 ans selon les spécialités, l'hypersélection qui, pour quelques vedettes qui sortent un instant de l'ombre, laisse sur le carreau des milliers de candidats, la xénophobie et les insultes (comme celles au stade de France il y a quelques jours)… Si le sport professionnel a des valeurs, ce ne sont pas certainement pas celles que l'on aimerait voir se développer dans notre société.
Bien loin d'être un exemple, comme on nous l'a si souvent présenté, le sport professionnel salit tout ce qu'il touche. Pensez aux journalistes restés des décennies sans "voir" le dopage organisé dans le monde du cyclisme. Je ne sais s'ils étaient (sont) imbéciles ou malhonnêtes, reste que plus que toute autre activité, plus que la politique, que l'on critique sans cesse, le sport professionnel a su censurer la presse. Et l'on ose aujourd'hui nous parler de valeurs du sport!
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