"Les commentateurs, ils commentent. Moi je suis du côté des acteurs, donc j'agis" (Nicolas Sarkozy à Saint-Dizier, le 20 octobre)
Phrase qui en dit long sur les ambitions de Nicolas Sarkozy : il aimerait rester dans l'histoire comme celui qui a agi, qui a transformé la société française.Mais il n'est pas sûr qu'il réussisse par la faute de la méthode qu'il a choisie.
On le sait, il est en permanence sur le front. C'est à lui qu'il revient d'annoncer toutes les réformes, il intervient sur tous les sujets au risque de lasser. Qui l'écoute encore? qui se souvient de ce qu'il nous disait la semaine dernière sur la jeunesse? sur la réforme des lycées? Ce zapping permanent laisse l'opinion désorientée, sceptique… Mais ce n'est pas le plus grave. A tout prendre à son compte, il retire à ses ministres le bénéfice de leurs efforts, il les démobilisent : pourquoi se donneraient-ils le mal de mener à bien n'importe laquelle de ses réformes dés lors qu'ils n'en tireront aucun bénéfice politique? Et comme cela n'avance pas, il intervient directement dans la gestion des ministères, prend des sanctions à l'égard des hauts fonctionnaires qui ne sont pas assez dociles (hier les préfets, demain qui d'autre?), au risque de rendre impossible toute action suivie. Une réforme, petite ou grande, bien ou mal acceptée de l'opinion, demande de la constance, un travail continu, de longue haleine or c'est ce dont il se prive, leur préférant de longs discours qui lui assurent un passage au journal de 20 heures et de textes soumis au Parlement dans la précipitation, au risque d'être inapplicables.
Peut-être devrait-il relire Henri Fayol qui dénonçait en 1920 dans un rapport d'une extrême férocité toutes les faiblesses de l'administration des PTT et de sa gestion par les politiques. Il y trouverait matière à réflexion. Ce rapport n'est pas à ma connaissance disponible sur internet mais on le trouve dans toutes les bonnes bibliothèques.
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