J'étais il y a quelques jours de nouveau invité à débattre sur France 24 de la burqa avec cette fois une élue belge, Anne-Marie Lizin, personnalité haute en couleur, sympathique mais aussi sulfureuse, contestée au sein de son parti dont elle a été exclue, et Laurent Chambon, un jeune sociologue français installé aux Pays-Bas. En même temps que ce débat en anglais, deux autres, l'un en français, l'autre en arabe, étaient diffusés par la même chaîne.
Les arguments des adversaires de cette loi, le jeune sociologue et moi-même sur le plateau anglais, sont maintenant bien connus :
- problèmes juridiques soulevés par le Conseil d'Etat,
- difficultés pratiques d'appliquer ce texte au quotidien,
- stigmatisation d'une partie importante de la population au nom de ses convictions ou (plus souvent) origine religieuse,
- inutilité vu le faible nombre de personnes concernées, quelques centaines au plus,
- il s'agit de gesticulations politiques.
Ceux d'Anne-marie Lizin, qui est tout sauf une sotte, elle a occupé des positions importantes en Belgique, elle enseigne aujourd'hui à Science-Po Paris, sont plus révélateurs. Elle n'a pas caché, en effet, sa volonté de s'attaquer au voile après la burqa, d'étendre ce mouvement à d'autres pays et, notamment à la Grande-Bretagne, et de combattre, au delà de l'Islam, toute expression des croyances religieuses dans l'espace public. Jusqu'à envoyer, si nécessaire, en prison des femmes qui ne se plieraient pas à la loi. Ce qui rappelle un de ses précédents dérapages lorsqu'elle avait qualifié de jeunes belges enfermés à Guantanamo auxquels elle avait rendu visite de "belges entre guillemets", suscitant la colère des organisations anti-racistes.
On peut suivre ce débat en deux parties ici pour la première partie et là pour la seconde.
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