A le lire, et parce que j'aime bien le contredire, je me me dis que s'il a, en apparence, un peu raison, il a probablement tort sur le fond. Non que regarder des images pédopornographiques, s'approprier le mobilier national ou détourner de l'argent soient des pratiques insignifiantes qui mériteraient notre onction. Mais qui dit que les élites se comportaient autrement hier ou avant-hier? Elles n'étaient probablement guère plus vertueuses, mais étaient mieux protégées de la curiosité et les tribunaux plus prudents. Les magistrats savaient, lorsque nécessaire, se censurer. Si un préfet détournait quelques meubles de sa résidence, son successeur se gardait bien de porter l'affaire devant la justice, se contentant de le raconter à ses collègues et amis sur le ton de la confidence graveleuse. Quant aux gendarmes! Auraient-ils hier mis dans l'embarras un général de la carrure de Germanos?
Ces affaires qui désolent tant Desjardins témoignent en réalité des changements de notre société, du progrès des valeurs démocratiques et de la plus grande efficacité du contrôle des citoyens sur les dirigeants. Nos institutions se sont démocratisées, elles ne respectent plus autant les élites et n'hésitent à leur appliquer la loi commune lorsqu'elles franchissent les clous. Bizarre, paradoxal, pénible? Sans doute. Mais plutôt sain, non?
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