Nos débats sur les radars (faut-il en signaler la présence ou au contraire la cacher?) me rappellent ceux sur le droit de porter des armes cachées (right to carry concealed guns) qui ont occupé dans les années 90 et 2000 nombre de chercheurs et d'économistes américains. La base de données du NBER, le National Bureau of EconomicResearch, recense 88 papiers sur ce thème qui reprennent en général les arguments développés par quelques auteurs, John Lott, David Mustard (auteurs d'un papier au titre explicite : "More guns, less crime") et de leurs critiques, Ian Ayres et John Donohue, notamment, qui soulignent que le crime a diminué aux Etats-Unis partout dans les années 90, dans les Etats où la circulation des armes était limitée comme dans ceux dans lesquels elle était autorisée.
La question est un peu la même : qu'y a-t-il de plus dissuasif? une menace affichée ou une menace cachée? L'argument des partisans de la menace cachée est simple : dés lors que n'importe qui peut être menaçant, le délinquant potentiel se méfie de tout le monde et adopte des comportements en conséquence. Les partisans de l'affichage mettent plutôt en avant sa dimension préventive : c'est dans les endroits les plus dangereux qu'on affiche le port d'une arme ou un panneau annonçant un radar.
L'essentiel de la discussion américaine a porté sur l'analyse des données statistiques. Elle est restée en ce sens très savante même si ses conclusions ont souvent été utilisées à des fins directement politiques et commerciales (quel meilleur argument pour imposer les ventes d'armes dans les Etats réticents que d'expliquer qu'elles favorisent la paix civile?).
Mais le plus intéressant dans ces débats est qu'il semble bien que la menace, cachée ou affichée, n'ait pas été le seul facteur dans le recul de la criminalité aux Etats-Unis que l'on peut attribuer à bien d'autres facteurs : le vieillissement de la population, une meilleure protection des biens, voire la légalisation de l'avortement comme l'a expliqué un auteur en s'appuyant sur l'exemple new-yorkais (avec un argument pour le moins… surprenant : ce sont les jeunes filles célibataires qui ont avorté en priorité or, ce sont leurs enfants qui étaient le plus souvent délinquants)… Il en va sans doute de même pour la baisse de la mortalité sur nos routes. L'amélioration des routes, l'élimination des points noirs, la multiplication des radars et des ronds points qui cassent la vitesse, le permis à points qui invite les amateurs de vitesse à plus de prudence, l'informatisation qui rapproche le délit de sa sanctions (48 heures pour recevoir l'amende) et rend plus difficile les arrangements avec le ciel ont probablement tous joué un rôle. Dommage que les pouvoirs publics qui s'étaient amusés à casser un outil qui fonctionnait si bien se soient précipités sur une solution qui fait beaucoup de bruit mais dont rien ne dit qu'elle sera efficace.
La question est un peu la même : qu'y a-t-il de plus dissuasif? une menace affichée ou une menace cachée? L'argument des partisans de la menace cachée est simple : dés lors que n'importe qui peut être menaçant, le délinquant potentiel se méfie de tout le monde et adopte des comportements en conséquence. Les partisans de l'affichage mettent plutôt en avant sa dimension préventive : c'est dans les endroits les plus dangereux qu'on affiche le port d'une arme ou un panneau annonçant un radar.
L'essentiel de la discussion américaine a porté sur l'analyse des données statistiques. Elle est restée en ce sens très savante même si ses conclusions ont souvent été utilisées à des fins directement politiques et commerciales (quel meilleur argument pour imposer les ventes d'armes dans les Etats réticents que d'expliquer qu'elles favorisent la paix civile?).
Mais le plus intéressant dans ces débats est qu'il semble bien que la menace, cachée ou affichée, n'ait pas été le seul facteur dans le recul de la criminalité aux Etats-Unis que l'on peut attribuer à bien d'autres facteurs : le vieillissement de la population, une meilleure protection des biens, voire la légalisation de l'avortement comme l'a expliqué un auteur en s'appuyant sur l'exemple new-yorkais (avec un argument pour le moins… surprenant : ce sont les jeunes filles célibataires qui ont avorté en priorité or, ce sont leurs enfants qui étaient le plus souvent délinquants)… Il en va sans doute de même pour la baisse de la mortalité sur nos routes. L'amélioration des routes, l'élimination des points noirs, la multiplication des radars et des ronds points qui cassent la vitesse, le permis à points qui invite les amateurs de vitesse à plus de prudence, l'informatisation qui rapproche le délit de sa sanctions (48 heures pour recevoir l'amende) et rend plus difficile les arrangements avec le ciel ont probablement tous joué un rôle. Dommage que les pouvoirs publics qui s'étaient amusés à casser un outil qui fonctionnait si bien se soient précipités sur une solution qui fait beaucoup de bruit mais dont rien ne dit qu'elle sera efficace.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire