Dans une réponse aux critiques que lui adressait Arthur Godhammer, l’auteur du portrait plutôt complaisant de Marine Lepen dans le New-York Times écrit : "the success of Le Pen and others is related to the failure of the left to articulate answers to current crises." A ses yeux, donc, comme à ceux de beaucoup d’autres, l’incapacité de la gauche à apporter des réponses satisfaisantes à la crise que nous traversons serait responsable de la montée de Marine Le Pen en France et des populismes. On retrouvait il y a quelques jours la même idée dans un article publié dans le Monde (Les dérapages néo-réacs reflets de la panique morale) dont les auteurs expliquaient que “l’hégémonie culturelle dextriste ne serait pas ce qu'elle est si elle n'était pas d'abord partie de gauche.” Il est vrai qu’à leurs yeux le processus était ancien puisqu’il remontait “à une période allant de 1977 à 1984.”
Attribuer à une gauche qui n’est plus au pouvoir depuis de nombreuses années la responsabilité de la montée des populismes est pour le moins surprenant. Si elle n’a pas su construire une réponse plausible à la crise qui peut dire que la droite a fait mieux? Et comme elle est aujourd’hui au pouvoir, ce serait plutôt de son coté qu’il faudrait en bonne logique chercher les causes de cette montée des populismes. Mais peut-être faut-il les chercher ailleurs.
Les politiques n’ont pas su nous dit-on trouver de réponse à la crise. Ce serait, d’abord, à vérifier. Nous avons après tout échappé au pire. Et si le choc de 2008 fut aussi brutal que celui de 1929, il n’a certainement pas eu les mêmes conséquences. Et sans doute faut-il en créditer les politiques tant en Europe qu’aux Etats-Unis mais il est vrai que des années de domination de la pensée libérale, la mondialisation et l’épuisement des solutions classiques, keynésiennes ou libérales (épuisement symbolisé par les remarques de François Mitterand sur le “on a tout essayé” à propos du chômage et de Lionel Jospin sur “L’Etat ne peut pas tout” à propos des licenciements chez Michelin), ont progressivement libéré le secteur économique de la main mise de l’Etat. Si le marché fut, comme l’expliquait Karl Polanyi, une invention de l’Etat, il faut convenir que ses principaux acteurs, les entreprises ont su prendre leur autonomie, elles peuvent aujourd’hui mettre en concurrence les Etats et ne manquent pas de le faire.
Beaucoup de citoyens ont donc le sentiment que leur vote, qu’il se porte à gauche ou à droite, ne change pas grand chose à la politique économique. D’où, sans doute, la montée de l’abstention (“à quoi bon voter si mon vote ne se sert à rien dans les domaines qui m’intéressent vraiment?”) mais aussi des thématiques populistes. Dès lors que les débats sur l’économie paraissent sans objet (“puisque de toutes manières les politiques n’y peuvent pas grand chose”), les affrontements politiques se portent sur des sujets sur lesquels les citoyens ont le sentiment que les politiques peuvent encore agir : la sécurité, l’immigration…
Le meilleur moyen de lutter contre le populisme est sans doute d’en montrer les dangers, mais aussi de convaincre les électeurs de la capacité du politique à reprendre le contrôle sur le secteur économique. Non pas au niveau national, ce qui n’a pas de sens, mais au niveau européen et surtout peut-être au niveau international. C’est là que l’expérience de DSK au FMI peut se révéler un atout de tout premier plan.
Attribuer à une gauche qui n’est plus au pouvoir depuis de nombreuses années la responsabilité de la montée des populismes est pour le moins surprenant. Si elle n’a pas su construire une réponse plausible à la crise qui peut dire que la droite a fait mieux? Et comme elle est aujourd’hui au pouvoir, ce serait plutôt de son coté qu’il faudrait en bonne logique chercher les causes de cette montée des populismes. Mais peut-être faut-il les chercher ailleurs.
Les politiques n’ont pas su nous dit-on trouver de réponse à la crise. Ce serait, d’abord, à vérifier. Nous avons après tout échappé au pire. Et si le choc de 2008 fut aussi brutal que celui de 1929, il n’a certainement pas eu les mêmes conséquences. Et sans doute faut-il en créditer les politiques tant en Europe qu’aux Etats-Unis mais il est vrai que des années de domination de la pensée libérale, la mondialisation et l’épuisement des solutions classiques, keynésiennes ou libérales (épuisement symbolisé par les remarques de François Mitterand sur le “on a tout essayé” à propos du chômage et de Lionel Jospin sur “L’Etat ne peut pas tout” à propos des licenciements chez Michelin), ont progressivement libéré le secteur économique de la main mise de l’Etat. Si le marché fut, comme l’expliquait Karl Polanyi, une invention de l’Etat, il faut convenir que ses principaux acteurs, les entreprises ont su prendre leur autonomie, elles peuvent aujourd’hui mettre en concurrence les Etats et ne manquent pas de le faire.
Beaucoup de citoyens ont donc le sentiment que leur vote, qu’il se porte à gauche ou à droite, ne change pas grand chose à la politique économique. D’où, sans doute, la montée de l’abstention (“à quoi bon voter si mon vote ne se sert à rien dans les domaines qui m’intéressent vraiment?”) mais aussi des thématiques populistes. Dès lors que les débats sur l’économie paraissent sans objet (“puisque de toutes manières les politiques n’y peuvent pas grand chose”), les affrontements politiques se portent sur des sujets sur lesquels les citoyens ont le sentiment que les politiques peuvent encore agir : la sécurité, l’immigration…
Le meilleur moyen de lutter contre le populisme est sans doute d’en montrer les dangers, mais aussi de convaincre les électeurs de la capacité du politique à reprendre le contrôle sur le secteur économique. Non pas au niveau national, ce qui n’a pas de sens, mais au niveau européen et surtout peut-être au niveau international. C’est là que l’expérience de DSK au FMI peut se révéler un atout de tout premier plan.
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