vendredi, juin 10, 2011

Que sont les hommes devenus?

L'affaire DSK a permis aux femmes de multiplier les récits de harcèlement et de balourdises dont elles sont victimes. Les hommes sont plus discrets. Ils sont en fait si discrets qu'on n'en a, à ma connaissance, entendu aucun raconter ses propres expériences de harceleur ou de dépendant sexuel (puisque c'est la nouvelle maladie à la mode). Or, on peut supposer que toutes ces femmes harcelées l'ont bien été par quelques hommes. On attendait des sondages avec des questions comme : "vous est-il arrivé de harceler une femme?" ou "avez-vous parfois eu le sentiment d'être allé un peu loin?" ou encore : "vous est-il arrivé d'obtenir par la force et contre le gré de votre partenaire des faveurs sexuelles?" Mais non, rien de tout cela. Tout se passe comme si les hommes n'entendaient pas, ne se sentaient pas concernés. Pudeur? Ce n'est pas impossible. Déni? Peut-être. Gêne devant des comportements fréquents? Sans doute. Malaise devant une limite qu'il est difficile à définir tant une "douce violence" permet parfois de lever réserves et pudeurs? Probablement.  

Il serait, en tout cas, intéressant de savoir. 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Que sont les hommes devenus ? est une jolie façon de parler d’un sujet qui me touche.
Ils sont souvent devenus ce que les femmes en ont fait. Pour le malheur des femmes.
Les femmes ne sont pas toujours des victimes, hors cas pathologiques connus par les instances concernés.
Et lorsqu’elles le sont vraiment, c’est si grave qu’on ne peut le mettre à la lumière, avec tant de désinvolture.
Actuellement, cet étalage médiatique est affreux. Il travaille au discrédit des femmes le plus souvent.
Cette volonté de transparence est un principe noble, mais c’est une illusion pour l’action me semble-t-il.
J’ai eu ce matin des récits de la presse en Afrique (autochtones et RFI). L’Afrique rit.
Le mot est « qui est cette fille qui n’a pas de dents?"
concernant cette Peule. Et les Peules sont des seigneurs.
Ils ne défendent pas un instant cette dénonciation, à laquelle cette femme a peut-être été contrainte, me rapportent les autochtones.
Ce qui est la plus grande violence.
Ce n’est pas la culture de ces villages, notamment en Guinée.

Euterpe a dit…

Voilà un billet vraiment original ! Merci pour cette réflexion que, en effet, personne hormis vous ne semble s'être faite et qui est pourtant d'une pertinence implacable.
Par contre si les Africains rit (je commente le commentaire) c'est bien parce que pour eux le viol, le harcèlement, toutes ces choses déshumanisantes pour les femmes n'existent pas et c'est aussi bien pour cette raison-là que des Nafissatou Diallo ont quitté et quittent l'Afrique.