En 2005, la candidature de François Bayrou avait largement mordu sur l'électorat socialiste et séduit tous ceux, nombreux, qui ne supportaient pas Ségolène Royal. Ce faisant, il avait facilité le transfert vers Nicolas Sarkozy d'électeurs qui penchent plutôt à gauche. Cette fois-ci, sa candidature pourrait avoir l'effet inverse : inciter des électeurs de droite qui ne supportent plus Nicolas Sarkozy à le délaisser, ce qui réduirait d'autant son score au premier tour et rendrait plus difficile son élection, surtout si une partie de ces électeurs choisissent de voler au secours de la victoire. Peut-elle faciliter l'arrivée de Marine Le Pen au second tour? Les sondages ne le suggèrent pas pour l'instant puisque l'écart entre la candidate du FN et Nicolas Sarkozy est de l'ordre de 7 points (17 contre 24) mais l'accord européen, ce qui ressemble à une victoire par KO d'Angela Merkel et l'annonce de pertes de souveraineté peuvent réveiller le sentiment national chez ces électeurs de droite qui avaient choisi le non au référendum sur Maastricht et qui aimeraient aujourd'hui revenir au franc (ils seraient un tiers, dit-on, à reprendre cet élément du programme de Marine Le Pen). Nicolas Sarkozy risque, en l'affaire, de se retrouver face à une coalition très large qui associe, dans le refus de ce rabibochage dont chacun devine qu'il ne tiendra pas longtemps, l'extrême-gauche, l'extrême droite et le Parti Socialiste, ceux qui se soucient de démocratie et ceux qui s'inclinent chaque matin devant le drapeau. Il aura bien du mal à justifier des pertes de souveraineté autrement graves que l'oubli de la marseillaise sur les terrains de foot.
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