Les déclarations de Nicolas Sarkozy sur ce qu'il ferait après les élections s'il était battu intriguent. D'un coté on voit bien comment l'on pourrait construire un scénario où ces déclarations successives seraient voulues et mises en scène : d'abord le teasing dans un entretien off, puis la confirmation, dans une émission de radio, avant la mise en scène d'une posture : la détermination d'aller jusqu'au bout. Mais, d'un autre, on s'interroge sur la pertinence de ce choix.
Est-ce stratégie à la manière de De Gaulle disant "moi ou le chaos", formule sur laquelle il est, on s'en souvient, revenu dans de passage d'un entretien pendant la campagne présidentielle avec Michel Droit : "Comme vous l'avez remarqué, je ne l'ai pas dit, "moi", et je n'ai pas dit "le chaos". J'ai dit et je répète ceci : S'il devait arriver le 19 décembre que le peuple français décidât d'écarter De Gaulle, c'est-à-dire, tranchons le mot, de renier ce qui est une partie de son histoire, et je le crois, excusez-moi, encore aujourd'hui, pour le moment, une nécessité nationale. Si le peuple français en décidait ainsi, je suis convaincu que le régime des partis revenant, ainsi que je l'ai expliqué tout à l'heure, ce serait, pour le pays, un immense malheur. J'ai dit pourquoi et je ne vois pas, encore une fois, qu'il puisse en être autrement, dès lors que, moi parti, ceux que nous savons, les fractions que nous savons, reviendraient les maîtres de l'Etat et de la République. Alors on dit : " Oui, mais votre succession ? ", parce que ça ne pourra pas durer toujours. Je suis le premier à savoir que ça ne durera pas toujours. Et bien, ma succession pour le moment n'est pas ouverte, à moins naturellement que le peuple français, encore une fois, l'ouvre lui-même dimanche prochain. Sinon, elle n'est pas ouverte. Et par conséquent, pour un temps dont je n'apprécie pas la durée, il sera possible à l'actuel Président de la République de le demeurer."
Mais comme le rappelle cette longue citation, De Gaulle développait un argumentaire sophistiqué, il opposait la Vème République au régime des partis et à leur chaos. On ne trouve rien de pareil chez Nicolas Sarkozy qui tente plutôt d'opposer sa personnalité à celle, supposée plus faible, de son principal adversaire.
Est-ce tactique, manière de reprendre la main dans les médias, d'occuper l'espace des journaux et de rendre inaudibles pendant quelques heures les propositions de François Hollande et François Bayrou? si tel est l'objectif, il est atteint, mais c'est au prix de l'inquiétude de son camp.
Reste une hypothèse : l'improvisation, la réaction à l'événement, la construction au tout dernier moment d'une campagne qui ne prend pas. A s'être laissé aller à des confidences sur son sort après les élections, Nicolas Sarkozy s'est exposé à des questions sur l'après-Elysée, et sauf à se dédire, il ne pouvait que confirmer. Restait à trouver comment tourner cela positivement. Après un début poussif (la séquence bruxelloise sympathique, amusante mais un peu insultante pour les responsables de l'Europe) cela a été fait de manière plutôt habile, en insistant sur la normalité (moi aussi, je peux être licencié, il faut bien alors que je fasse autre chose) et sur la détermination (je n'envisage pas la défaite), mais… le passif est si lourd : changer de métier? oui, mais pour quoi faire? Pour gagner de l'argent, pour en gagner autant que Clinton, Blair ou Schröder? Il n'y a certainement pas là de quoi faire rêver les électeurs.
Est-ce stratégie à la manière de De Gaulle disant "moi ou le chaos", formule sur laquelle il est, on s'en souvient, revenu dans de passage d'un entretien pendant la campagne présidentielle avec Michel Droit : "Comme vous l'avez remarqué, je ne l'ai pas dit, "moi", et je n'ai pas dit "le chaos". J'ai dit et je répète ceci : S'il devait arriver le 19 décembre que le peuple français décidât d'écarter De Gaulle, c'est-à-dire, tranchons le mot, de renier ce qui est une partie de son histoire, et je le crois, excusez-moi, encore aujourd'hui, pour le moment, une nécessité nationale. Si le peuple français en décidait ainsi, je suis convaincu que le régime des partis revenant, ainsi que je l'ai expliqué tout à l'heure, ce serait, pour le pays, un immense malheur. J'ai dit pourquoi et je ne vois pas, encore une fois, qu'il puisse en être autrement, dès lors que, moi parti, ceux que nous savons, les fractions que nous savons, reviendraient les maîtres de l'Etat et de la République. Alors on dit : " Oui, mais votre succession ? ", parce que ça ne pourra pas durer toujours. Je suis le premier à savoir que ça ne durera pas toujours. Et bien, ma succession pour le moment n'est pas ouverte, à moins naturellement que le peuple français, encore une fois, l'ouvre lui-même dimanche prochain. Sinon, elle n'est pas ouverte. Et par conséquent, pour un temps dont je n'apprécie pas la durée, il sera possible à l'actuel Président de la République de le demeurer."
Mais comme le rappelle cette longue citation, De Gaulle développait un argumentaire sophistiqué, il opposait la Vème République au régime des partis et à leur chaos. On ne trouve rien de pareil chez Nicolas Sarkozy qui tente plutôt d'opposer sa personnalité à celle, supposée plus faible, de son principal adversaire.
Est-ce tactique, manière de reprendre la main dans les médias, d'occuper l'espace des journaux et de rendre inaudibles pendant quelques heures les propositions de François Hollande et François Bayrou? si tel est l'objectif, il est atteint, mais c'est au prix de l'inquiétude de son camp.
Reste une hypothèse : l'improvisation, la réaction à l'événement, la construction au tout dernier moment d'une campagne qui ne prend pas. A s'être laissé aller à des confidences sur son sort après les élections, Nicolas Sarkozy s'est exposé à des questions sur l'après-Elysée, et sauf à se dédire, il ne pouvait que confirmer. Restait à trouver comment tourner cela positivement. Après un début poussif (la séquence bruxelloise sympathique, amusante mais un peu insultante pour les responsables de l'Europe) cela a été fait de manière plutôt habile, en insistant sur la normalité (moi aussi, je peux être licencié, il faut bien alors que je fasse autre chose) et sur la détermination (je n'envisage pas la défaite), mais… le passif est si lourd : changer de métier? oui, mais pour quoi faire? Pour gagner de l'argent, pour en gagner autant que Clinton, Blair ou Schröder? Il n'y a certainement pas là de quoi faire rêver les électeurs.
Je laisse de coté, naturellement, l'hypothèse de la conduite d'échec qu'évoquait Dominique de Villepin. Elle peut séduire les amateurs de psychanalyse et serait certainement la plus désespérante pour la droite. Remarquons, toutefois, que ce serait, après DSK, le seconde remontée de l'inconscient dans cette élection.
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