Le gouvernement a donc choisi de donner un tout petit coup de pouce au SMIC, tout juste 2%. On devine déjà les protestations de FO, de Mélenchon et le soupir de soulagement du Medef. Le plus surprenant est certainement cette passion française pour le salaire minimum qui nous aveugle sur la réalité des rémunérations. S'il est vrai qu'il est difficile de vivre avec un Smic, comme le rappellent régulièrement les journaux, il l'est encore plus de vivre sans travail, avec un temps partiel ou, ce qui revient au même, des CDD suivis de période de recherche d'un emploi. A revenus équivalents, un salarié qui a un emploi régulier peut obtenir des prêts de ses fournisseurs, de la banque qui seront refusés au salarié avec un emploi précaire. Un salarié avec un CDI peut également espérer une promotion, des augmentations liées à son ancienneté ou à l'acquisition de compétences spécifiques à l'entreprise qui l'emploie, toutes choses interdites au salarié précaire.
Bien plus que le niveau du Smic, c'est la précarité qui appauvrit, c'est contre elle qu'il conviendrait de lutter en incitant les entreprises à recruter en CDI (ce qui pourrait se faire en simplifiant les procédures de licenciement). Mais le Smic nous donne régulièrement l'occasion d'échanger les mêmes arguments sur le coût du travail (oubliant que les hausses du Smic ont été largement compensées par les exonérations de cotisations sociales), la difficulté de vivre avec un petit salaire, la productivité des entreprises (en oubliant que les plus menacées par la concurrence internationale versent des salaires en général largement supérieur au Smic)… Une passion française, en somme!
Bien plus que le niveau du Smic, c'est la précarité qui appauvrit, c'est contre elle qu'il conviendrait de lutter en incitant les entreprises à recruter en CDI (ce qui pourrait se faire en simplifiant les procédures de licenciement). Mais le Smic nous donne régulièrement l'occasion d'échanger les mêmes arguments sur le coût du travail (oubliant que les hausses du Smic ont été largement compensées par les exonérations de cotisations sociales), la difficulté de vivre avec un petit salaire, la productivité des entreprises (en oubliant que les plus menacées par la concurrence internationale versent des salaires en général largement supérieur au Smic)… Une passion française, en somme!
1 commentaire:
C'est un joli titre. Vous avez tellement raison.La précarité est un malheur qu'il n e faut pas laisser s'installer, jamais.
Gageons toutefois que les passions françaises sont un peu plus éclairées!
Ou bien nous sommes vraiment au "siècle des lumières éteintes", ce que je ne veux pas croire.
Aube
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