François Hollande avait rarement été aussi incisif qu'hier soir sur M6, mais rarement aussi il n'avait autant avancé sa vision réformiste de la politique. Qu'il s'agisse de fiscalité, des retraites ou du contrat de travail, pas question de faire table rase, de tout reprendre à zéro : cela ne sert à rien, c'est, dit-il dans une jolie formule, comme à l'opérette où l'on fait semblant de courir tout ne ne faisant que du surplace. Sans doute a-t-il raison. Dans des sociétés où toute mesure suscite l'opposition résolue de ceux qu'elle menace, il faudrait une révolution pour faire table rase. L'inconvénient est que cette méthode a un coût : la complexité. Si notre fiscalité est aujourd'hui aussi compliquée, si le droit du travail est devenu ce qu'il est avec la multiplication des contrats de toutes sortes, c'est qu'à force de refuser de faire table rase, on ajoute des rustines, on gomme ici, on ajuste là et l'on rend l'ensemble illisible, incompréhensible, ingouvernable et toujours plus à réformer. François Hollande fait penser à ces pilotes qui, pendant la guerre, conduisaient des bombardiers aux tableaux de bord si complexes qu'il leur arrivait de se perdre en mer faute de complètement maîtriser leur appareil.
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