Il apparaît de plus en plus nettement que la victoire du non au référendum sur la constitution européenne est directement liée au chômage. On sait tous que le retour de la croissance ne suffira pas, que la France souffre d’un chômage structurel bien plus élevé que la plupart de ses voisins, que les délocalisations, plombiers polonais et autres épouvantails n’y sont pour rien.. C’est chez nous qu’il faut chercher les causes de cette maladie qui nous ronge et nous mine. On les connaît en fait bien et depuis assez longtemps : faiblesse de nos PME incapables de grossir, spécialisation de notre industrie dans des activités qui ne peuvent se développer qu’à l’étranger, corporatismes de toutes sortes qui ferment les marchés des services susceptibles de créer des dizaines de milliers d’emplois, effets contre-productifs des politiques de lutte contre le chômage menées depuis une trentaine d’années. Je les décris plus en détail ici.
Mais, si faire un diagnostic est somme toute facile, trouver les portes de sortie est plus compliqué. La difficulté se résume en un mot : les solutions passent par l’abandon de tout ce qui protège ceux qui ont aujourd’hui une activité (je pense aux salariés mais aussi et surtout aux mécanismes mis en place par les différents corporatismes pour se protéger de la concurrence). Or, la crise incite tout le monde, ceux qui ont un emploi comme ceux qui n’en ont pas à militer pour toujours plus de protection. C’est un véritable cercle vicieux dont je ne vois pas bien qui pourrait aujourd’hui nous sortir.
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