lundi, septembre 24, 2007

Jospin, ségolène et les socialistes

Jospin récidive dans les attaques contre Ségolène. C'est, bien sûr, son droit, mais ses attaques rappellent celles de Giscard contre Chirac et celles de Rocard contre Mitterrand. Comment se fait-il que des gens intelligents, des démocrates sincères, des politiques de qualité qui ont plutôt bien gouverné se révèlent aussi mesquins dans l'adversité, aussi incapables d'accepter leur défaite et de voir la réalité en face : si les militants socialistes ont massivement (à plus de 60%) choisi Ségolène Royal contre Fabius, Strauss-Khan et (faut-il le rappeler?) Jospin, c'est sans doute qu'ils avaient de bonnes raisons de le faire. A tout le moins, leur choix signifiait qu'ils en avaient assez des dirigeants historiques du parti, qu'ils voulaient de nouvelles figures capables de renouveler problématique, programme et discours, ce que Ségolène a fait, même si ce fut souvent de manière improvisée et un peu brouillonne. Ses idées de démocratie participative ont beaucoup choqué, mais elles avaient le mérite de la nouveauté et annonçaient une révision de notre environnement politique autrement intéressant que le ravaudage constitutionnel que nous prépare la commission Balladur.

Les propos de Jospin, parler de Ségolène comme d'une figure seconde de la politique ne relèvent certainement pas du sexisme, moins encoredu racisme, mais ils sont une marque intolérable de mépris à l'égard de quelqu'un qui a été choisi par les militants et n'a pas démérité (on ne le répètera jamais assez, 47% des voix au second tour c'est infiniment mieux que 16% au premier).

Un dernier mot : à force d'attaquer aussi violemment Ségolène Royal, certains socialistes vont finir par nous faire croire que non contentes de pas voter pour elle (car comment un Jospin a-t-il pu voter pour Ségolène sachant ce qu'il en pensait?) ils ont incité leurs camarades à faire de même.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et si Jospin était sincère en expliquant que son unique but est d'empêcher que le PS poursuive dans l'impasse?
Jospin n'a pas dit que le renouvellement est une erreur, il a dit qu'il n'y a pas qu'un renouvellement possible, et que celui-là s'était avéré trop inefficace électoralement pour être poursuivi.

Que lui-même aie été un non moins mauvais candidat ne disqualifie pas sonanalyse, au contraire peut-etre.

quant au score: 47%, c'était inespéré?
En 1965, Mitterrand, à l'époque loin d'être une célébrité, se présente contre De Gaulle, dont on pense d'ailleurs qu'il sera élu dès le 1er tour. De Gaulle, double héros national, qui a peu auparavant fait réviser la constitution pour instituer l'élection au suffrage universel du président de la république. De Gaulle, servi par L'ORTF, et par des médias en comparaison desquels ceux d'aujourd'hui sont des anarchistes.
Pourtant, Mitterrand se qualifie, et obtient 45% au second tour. Voilà qui ressemble furieusement à un score plancher pour la gauche lors d'un second tour de présidentielle.

De surcroit, le score de Ségolène au 1er tour est largement du... à Jospin et son échec du 21 avril.