Je suis un traitement médical basé sur le Sutent, un médicament récent, très coûteux (la boite de 30 gélules coûte 5675€!), que les pharmaciens ne gardent pas en stock. Celui chez lequel je me fournit sans difficultés étant en vacances, j'ai voulu en acheter chez un autre pharmacien proche de chez moi, place de Québec (Saint-Germain des Près) au coin de la rue Bonaparte, une pharmacie ouverte tous les soirs jusqu'à minuit. La pharmacienne me dit qu'elle ne l'a pas en stock, je lui propose de le commander, elle m'explique que c'est compliqué (sic)… Je lui demande de remettre à jour ma carte vitale, comme recommande de le faire la Sécurité Sociale dans ses courriers. Elle n'a pas la machine! et me conseille de m'adresser à son collègue, un peu plus haut dans la rue Bonaparte, au coin de la rue Dufour.
Il s'agit d'un véritable drugstore à l'américaine plein de monde comme un grand magasin le premier jour des soldes. Une fois trouvé l'endroit où l'on traite les ordonnances et quelques minutes de queue, je tombe sur une pharmacienne qui m'explique qu'elle ne l'a pas en stock, qu'il faut qu'elle téléphone, ce qu'elle va faire à l'autre bout du magasin (une absence d'une bonne dizaine de minutes), qui revient enfin pour me dire, là encore très aimablement, qu'elle peut le commander mais que mon ordonnance (pourtant rédigée par un médecin hospitalier spécialiste de ces traitement qu'il prescrit plusieurs fois par semaine) n'est pas réglementaire. Dit autrement : passez votre chemin… Deux grosses pharmacies : deux refus de vente!
Ce quartier étant, par chance, rempli de pharmacies, il me suffit de remonter de quelques dizaines de mètres la rue Dufour pour trouver une officine plus calme qui prend, sans sourciller, mon ordonnance, commande le produit et me donne rendez-vous pour le lendemain.
Ce n'est qu'une mésaventure sans importance mais qui amène à s'interroger : à quoi jouent les pharmaciens qui ont le plus de clients? ont-ils décidé de ne plus vendre que les médicaments de confort? de refuser tout ce qui sort un peu de l'ordinaire?
PS. Pour dire vrai, ce n'est pas une nouveauté. Il y a une dizaine d'années, cherchant en soirée de la morphine pour une malade qui en avait vraiment besoin, j'ai dû aller jusqu'à Montparnasse, les deux pharmacies les plus proches, celle du défunt drugstore et celle de la place de Québec refusant de m'en vendre.
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