Les sondages les plus récents semblent indiquer une remontée de la popularité de Nicolas Sarkozy. A l'inverse de nombre de commentateurs, je pense que ce n'est probablement qu'un début. Et cela pour cinq motifs :
- Nicolas Sarkozy a, d'abord, connu au début de l'été, quelques beaux succès, le plus visible étant, bien sûr, la réunion d'une quarantaine de chefs d'Etat à Paris à l'occasion du 14 juillet. Disons-le simplement : il fallait le faire. Ces succès l'emporteront certainement dans l'opinion sur les maladresses et bafouillages de la politique chinoise ;
- le calme sur le front du bling-bling, grâce à une politique de communication plus discrète et à l'offensive de charme (élégance, distinction, intelligence et discrétion) de Carla Bruni ;
- la banalisation de l'anti-sarkozysme. La presse en a tant fait que ses électeurs se sont repris tandis que ses adversaires se sont épuisés ;
- une présence de tous les instants sur les terrains qui préoccupent ou inquiètent l'opinion. Que l'Elysée ait fait savoir que le général de la gendarmerie devait tous les soirs rendre compte de l'enquête sur la disparition du petit Louis, cet enfant de deux ans disparu quelques heures pendant les vacances donne le sentiment que l'on est gouverné (sentiment perdu dans les dernières années du chiraquisme) ;
- et, enfin, une meilleure compréhension des réformes.
La multiplication des réformes dans toutes les directions a d'abord troublé. Puis, au fil des mois, chacun a pu les classer en trois catégories :
- les réformes mineures qui ne changeront probablement pas grand chose, comme celle des institutions, comme le service minimum ou les 35 heures ;
- les réformes prometteuses comme celle de l'université (prometteuse ne veut pas dire qu'elles seront efficaces mais qu'elles peuvent l'être et méritent donc d'être tentées malgré les oppositions) ou celle de l'Etat ;
- les réformes nuisibles ou désagréables, comme la fermeture de casernes de l'armées de terre, la suppression d'emplois à l''Education Nationale ou la suppression de la publicité à la télévision et ses conséquences.
Dit autrement : ses réformes et sa politique sont devenues plus lisibles. Chacun a, naturellement, son palmarès, mais cette typologie, mineures/prometteuses/nuisibles joue en faveur de Nicolas Sarkozy, elle revient à dire : "il n'y a pas que de mauvaises choses dans sa politique".
Tout cela ne rendra pas Nicolas Sarkozy très populaire, mais cela lui permettra de reconquérir une partie de cette popularité qu'il avait au tout début de son mandat. Et c'est, sans doute, de son point de vue l'essentiel. Cela devrait inciter les socialistes à recentrer leurs critiques sur celles de ces réformes que l'électorat de gauche juge le plus nuisible.
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