La récession annoncée prend à contre-pied la politique économique de Nicolas Sarkozy basée, pour ce qui est du pouvoir d'achat, sur toute une série de mesures qui visaient à lier les revenus des salariés aux performances des entreprises. C'est le sens des dispositions en faveur des heures supplémentaires que l'employeur ne demande que lorsqu'il a du travail ou des projets sur l'intéressement ou la participation qui visent à intégrer ces revenus liés aux résultats de l'entreprise dans la rémunération annuelle du salarié. Toutes mesures qui ont toutes chances d'être favorablement accueillies dans les périodes fastes mais qui sont sans effet sur les revenus réels dans les périodes plus difficiles.
Or, récession ou pas, c'est bien dans cette dernière direction que nous allons : les entreprises ne vont pas demander à leurs collaborateurs de faire des heures supplémentaires si leurs stocks sont pleins (comme le suggèrent les dernières enquêtes de la Banque de France) ou leurs carnets de commandes vides. Elles ne distribueront pas d'intéressement ou de participation si leurs résultats seront médiocres. Autant dire que le pouvoir d'achat des salariés a peu de chance de s'améliorer si la situation économique ne s'améliore pas rapidement (et personne ne parie là-dessus).
Plus grave peut-être pour le gouvernement, sa politique sur les 35 heures risque de lui revenir en boomerang à la figure. Il y a deux manières de sortir des 35 heures :
- par le haut, si les entreprises échangent une augmentation du temps de travail contre des augmentations de salaire ou des avantages sociaux (amélioration de la couverture sociale…),
- par le bas, si les entreprises demandent aux salariés de travailler plus pour éviter des licenciements, comme cela a été le cas dans quelques cas abondamment documentés par les médias.
Si la situation économique s'y était prêtée, les salariés auraient probablement accepté sans trop rechigner (encore que…) une sortie par le haut. La récession dont on nous parle annonce plutôt la multiplication des "sorties par le bas" qui ne peuvent que mettre à mal l'image sociale du gouvernement et renforcer l'impression qu'il est du coté des riches.
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