Versailles apparaît de plus en plus comme un discours raté. Mais il fut probablement plus que cea. Il a mis en évidence l'épuisement du fond idéologique sur Nicolas Sarkozy nous gouverne. Tout se place comme s'il n'avait plus rien à nous dire ni à nous proposer.
Ses analyses de l'endettement (le bon et le mauvais), sa défense du modèle social français sonnent comme une retraite, un repli sur des positions consensuelles. Sa distinction de la bonne et de la mauvaise dette parait directement tirée d'une chronique de Bernard Maris, l'économiste de Charlie hebdo qui officie depuis quelques mois le matin sur France-Inter. Quant à la thèse selon laquelle notre modèle nous protégerait de la crise… on ne l'attendait pas dans la bouche d'un homme de droite qui n'avait hier pas de mots assez durs pour le critiquer.
Il fallait entendre hier les nouveaux ministres à la sortie du Conseil déclarer qu'ils allaient poursuivre les réformes sans nous dire lesquelles ni pour quoi faire pour mesurer combien le projet sarkozien est vidé de tout contenu. Un peu comme un canard auquel on a coupé le cou, il continue de courir dans tous les sens sans le moindre but.
Ce trou d'air idéologique ne serait pas inquiétant si ses adversaires, les socialistes, pouvaient l'inspirer et le forcer à avancer dans leur direction un peu comme fit François Mitterrand dans les années 70 quand Giscard mettait en oeuvre quelques unes des propositions de la gauche (ou comme fit la droite, plus tard, quand les gouvernements Beregovoy et Jospin privatisèrent et libéralisèrent l'économie). Mais le PS et ses alliés sont dans le même trou. Eux non plus ne savent plus à quel saint se vouer ni que nous proposer.
Il ne leur reste qu'à gérer les affaires courantes…
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