DSK devrait donc sortir de prison, mais à quel prix. Alors même qu'il n'est pas jugé il est déjà condamné à une triple peine :
- l'obligation d'abandonner son poste au FMI et ses ambitions politiques,
- l'obligation de financer lui-même les gardes armés qui l'empêcheront de s'enfuir. La mesure qui va le ruiner, lui et sa famille, est extravagante : n'y a-t-il donc plus de police aux Etats-Unis pour exécuter ce qui relève d'une décision de justice? S'il avait choisi de rester en prison, lui aurait-on fait payer son hébergement et ses repas? On devine dans cette décision, une volonté de frapper, et de frapper fort au portefeuille quelqu'un qui n'est pas encore jugé mais aussi les effets délétères de la privatisation à outrance des services publics,
- une peine de prison qui peut être longue s'il est déclaré coupable.
Cela fait beaucoup. On est en tout cas bien loin de la juste proportion des peines dont parlaient Montesquieu er Beccaria.
Je parlais il y a quelques jours de la brutalité du système américain, ce qui m'a valu quelques échanges intéressants avec des lecteurs et amènera sans doute dans les semaines qui viennent des spécialistes à examiner de plus près ce qui rapproche et distingue nos systèmes. Ces derniers développements vont plutôt dans mon sens.
- l'obligation d'abandonner son poste au FMI et ses ambitions politiques,
- l'obligation de financer lui-même les gardes armés qui l'empêcheront de s'enfuir. La mesure qui va le ruiner, lui et sa famille, est extravagante : n'y a-t-il donc plus de police aux Etats-Unis pour exécuter ce qui relève d'une décision de justice? S'il avait choisi de rester en prison, lui aurait-on fait payer son hébergement et ses repas? On devine dans cette décision, une volonté de frapper, et de frapper fort au portefeuille quelqu'un qui n'est pas encore jugé mais aussi les effets délétères de la privatisation à outrance des services publics,
- une peine de prison qui peut être longue s'il est déclaré coupable.
Cela fait beaucoup. On est en tout cas bien loin de la juste proportion des peines dont parlaient Montesquieu er Beccaria.
Je parlais il y a quelques jours de la brutalité du système américain, ce qui m'a valu quelques échanges intéressants avec des lecteurs et amènera sans doute dans les semaines qui viennent des spécialistes à examiner de plus près ce qui rapproche et distingue nos systèmes. Ces derniers développements vont plutôt dans mon sens.
3 commentaires:
Oui, Bernard, vous avez raison, c'est du lourd, mais il faudrait ajouter que l'offre de payer les gardiens venait des avocats de DSK et faisait partie de leur effort de convaincre le juge qu'il ne représente pas un risque de fuite. En l'absence d'un tel offre, il est possible que le juge aurait conclu que le bracelet électronique ne présente pas une garantie suffisante, mais que le coût d'une garde permanente aurait été excessif pour l'État. À qui la faute, donc: la cour ou l'équipe de DSK, qui a fait entrer en jeu sa fortune, sa capacité de payer et donc de se libérer des contraintes qui auraient amené le juge de maintenir un accusé moins fortuné en prison?
Le pauvre choux !
S'il n'étais pas richissime il resterait encore des mois en taule en attendant son procès sans pouvoir sortir, voilà la seule chose immorale.
J'ai l'impression que la justice française est tellement laxiste que le système américain vous parait sévère en comparaison.
A propos de vote 'triple peine,' faudrait noter que la première, la perte de poste et de position politique, n'est pas un effet de la justice américaine, mais du fait brut de l'accusation--et de tout ce que l'on apprend maintenant de son manque de décence, apparment connu par tout le monde mais dit par personne. La troisième 'peine' reste hypothétique, mais il faut savoir que cette peine souvent citée de 74 ans n'est qu'une fiction. En pratique les peines seraient sûrement concurrentes (s'il y en aient), et en vue de l'absence de convictions antérieures, plus proches au minimum qu'au maximum. Ces 'barbarismes' de la justice américaines dont l'on entend partout dans la presse française en ce moment, sont vraiment hyperboliques et relèvent plutôt du choc--tout à fait compréhensible--que ressentent les français que d'un défaut dans le système judiciaire. Lequel a, bien sûr, ses problèmes, mais pas si caricaturales que ça. e
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