Les sondages ont envahi les commentaires politiques, rendant à peu près inaudibles les propositions ses candidats. Nous avons tous en tête les sondages de Bayrou mais qui peut citer une seule de ses propositions? Les hésitations de ces derniers jours ont relancé les interrogations sur leur fiabilité, mais c'est leur usage qui parait surtout problématique.
D'abord, comme le souligne ce matin Daniel Schneiderman dans sa chronique de Libé en reprenant les propos d'une auditrice de RTL, les journalistes qui les commentent si longuement se gardent bien d'annoncer les marges d'erreur. Les rappeler rendraient les commentateurs plus prudents
Ensuite, ces mêmes journalistes se sont trouvés de nouveaux collègues, les sondeurs, rebaptisés lorsqu'ils sont à la retraite politologues. Ils envahissent les plateaux politiques et nous livrent en direct une version littéraire de leurs études, version affadie mais pas moins intéressante que les commentaires des journalistes politiques. En fait, on ne voit le plus souvent pas grande différence. Mais à quoi bon cette concurrence? Est-ce l'obligation de trouver des intervenants "neutres" qui amène les télévisions à les inviter si souvent?
Le résultat est que l'on n'envisage les propositions des candidats que sous l'angle tactique, on s'interroge sur leur impact sur les sondages, rarement sur leur pertinence. Comme si l'élection était une compétition sportive dont le seul objet était la victoire. Alors, qu'il s'agit tout de même de choisir quelqu'un qui gouvernera pendant cinq ans.
Si les journalistes politiques et les sondeurs ont une responsabilité, ils sont bien aidés par les conseils en communication qui entourent les politiques. Ils sont devenus maîtres dans l'art d'exploiter ces chiffres qui sortent tous les deux jours. On voit aujourd'hui comment ils utilisent des sondages plus favorables au Président sortant pour remobiliser ses troupes et inquiéter celles de son adversaire. On devine qu'ils ont utilisé ceux calamiteux de Dominique de Villepin pour inciter des élus à ne pas lui accorder leur parrainage : à quoi bon parrainer quelqu'un qui ne représente personne? Dans l'autre camp, le gain d'un demi point donne à Mélenchon des ailes et l'on commence à entendre quelques sons discordants du coté des socialistes depuis que la coté de Hollande s'effrite. C'est de bonne guerre, mais cela peut aussi être dangereux, comme l'a appris à ses dépens en 2007 DSK. Ses conseillers en communication nous avaient convaincu qu'il était celui que les Français attendaient. Mais, c'étaient les socialistes qui votaient et ils ont fait un autre choix.
D'abord, comme le souligne ce matin Daniel Schneiderman dans sa chronique de Libé en reprenant les propos d'une auditrice de RTL, les journalistes qui les commentent si longuement se gardent bien d'annoncer les marges d'erreur. Les rappeler rendraient les commentateurs plus prudents
Ensuite, ces mêmes journalistes se sont trouvés de nouveaux collègues, les sondeurs, rebaptisés lorsqu'ils sont à la retraite politologues. Ils envahissent les plateaux politiques et nous livrent en direct une version littéraire de leurs études, version affadie mais pas moins intéressante que les commentaires des journalistes politiques. En fait, on ne voit le plus souvent pas grande différence. Mais à quoi bon cette concurrence? Est-ce l'obligation de trouver des intervenants "neutres" qui amène les télévisions à les inviter si souvent?
Le résultat est que l'on n'envisage les propositions des candidats que sous l'angle tactique, on s'interroge sur leur impact sur les sondages, rarement sur leur pertinence. Comme si l'élection était une compétition sportive dont le seul objet était la victoire. Alors, qu'il s'agit tout de même de choisir quelqu'un qui gouvernera pendant cinq ans.
Si les journalistes politiques et les sondeurs ont une responsabilité, ils sont bien aidés par les conseils en communication qui entourent les politiques. Ils sont devenus maîtres dans l'art d'exploiter ces chiffres qui sortent tous les deux jours. On voit aujourd'hui comment ils utilisent des sondages plus favorables au Président sortant pour remobiliser ses troupes et inquiéter celles de son adversaire. On devine qu'ils ont utilisé ceux calamiteux de Dominique de Villepin pour inciter des élus à ne pas lui accorder leur parrainage : à quoi bon parrainer quelqu'un qui ne représente personne? Dans l'autre camp, le gain d'un demi point donne à Mélenchon des ailes et l'on commence à entendre quelques sons discordants du coté des socialistes depuis que la coté de Hollande s'effrite. C'est de bonne guerre, mais cela peut aussi être dangereux, comme l'a appris à ses dépens en 2007 DSK. Ses conseillers en communication nous avaient convaincu qu'il était celui que les Français attendaient. Mais, c'étaient les socialistes qui votaient et ils ont fait un autre choix.
1 commentaire:
Soyez les bienvenus à la politique à l'américaine, la fameuse course hippique, où le contenu des programmes suit strictement les indicateurs des sondages (ou plutôt, des focus groups) et le/la politique ne s'engage qu'à la poursuite de ses propres fortunes. Triste spectacle.
Enregistrer un commentaire