Le cahier spécial que The Economist a consacré à la France a fait couler un peu d'encre de ce coté-ci de la Manche. Il est vrai que le titre n'y allait pas par quatre chemins : The time-bomb at the heart of Europe et que les illustrations n'étaient guère plus aimables. Il y a les baguettes transformées en explosif :
Il y aussi une photo drôle de François Hollande lisant l'heure sur son poignet alors que sa montre s'est retournée.
Un passage de l'éditorial pouvait effectivement énerver à Paris :
Ce dossier n'est pas mal fichu. Il est bien renseigné, bien présenté et fait un résumé assez exact de ce que l'on peut lire sous la plume des éditorialistes de droite genre Nicolas Baverez. Il y ajoute une aversion déclarée pour la taxation à 75% au delà de 1 millions d'€, quelques niaiseries, comme celle-ci :
D'un journal réputé, on attendait des analyses un peu plus fines. Pas un moment, on ne cite la récession en Grande-Bretagne, en Italie, en Espagne qui peut expliquer une partie des difficultés du commerce extérieur français. Nulle part, il ne s'interroge sur la résistance de la France à la récession. N'est-ce pas pour partie lié aux amortisseurs sociaux, à ces réglementations qui freinent les licenciements dans les périodes de crise et évitent l'effondrement de la consommation? La question méritait au moins d'être posée.
Le journal souligne à juste titre l'absence d'entreprises de taille intermédiaire en France. Mais son explication par le seuil des 50 salariés (au delà duquel il faut créer un comité d'entreprise) est un peu courte. Pourquoi les entreprises qui ont passé ce seuil ne grandissent-elles pas plus? Un coup d'oeil sur une carte de l'industrie française l'aurait éclairé : la plupart des entreprises de taille moyenne sont dispersées sur le territoire, installées dans des petites villes où elles ne trouvent aucune des ressources (compétences, services…) nécessaires à leur croissance.
Le journal indique, ce que peu de gens savent, que les inégalités, telles que les mesure l'index Gini, bien loin de progresser ont reculé en France depuis les années 80. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose? Pourquoi?
Un dossier décevant donc qui confirme ce que l'on savait : les britanniques, les journalistes de The Economist sont très hostiles à l'euro. Ce n'est pas un scoop, ils l'ont toujours été. Cette fois-ci ils ont utilisé la France pour mener leur combat. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter plus que cela. D'autant que tout cela a, d'après les Echos, un air de campagne publicitaire : un journal, c'est aussi un produit qu'il faut vendre (aux décideurs français que le dossier caresse dans le sens du poil)
Il y aussi une photo drôle de François Hollande lisant l'heure sur son poignet alors que sa montre s'est retournée.
Un passage de l'éditorial pouvait effectivement énerver à Paris :
So far investors have been indulgent of France; indeed, long term interest rates have fallen a bit. But sooner or later the centime will drop. You cannot defy economics fot long.Le journal aurait voulu appeler les marchés à sanctionner la France qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Mais on peut penser 1) que les marchés ne se fient pas seulement aux avis des journalistes de The Economist pour prendre leurs décisions et, 2) qu'ils ont lu dans le détail le dossier et qu'ils ont mesuré la faiblesse de leurs analyses.
Ce dossier n'est pas mal fichu. Il est bien renseigné, bien présenté et fait un résumé assez exact de ce que l'on peut lire sous la plume des éditorialistes de droite genre Nicolas Baverez. Il y ajoute une aversion déclarée pour la taxation à 75% au delà de 1 millions d'€, quelques niaiseries, comme celle-ci :
Even today there are not many more visitors to the Massif Central than in the days when Robert Louis Stevenson was travelling with his donkey through the Cévennes in 1878.quelques bêtises, pour rester dans l'euphémisme, comme ici :
One business woman says that the rich are now stigmatised in the way the Jews were 70 years ago.quelques clichés comme celui sur le refus des Français de changer.
D'un journal réputé, on attendait des analyses un peu plus fines. Pas un moment, on ne cite la récession en Grande-Bretagne, en Italie, en Espagne qui peut expliquer une partie des difficultés du commerce extérieur français. Nulle part, il ne s'interroge sur la résistance de la France à la récession. N'est-ce pas pour partie lié aux amortisseurs sociaux, à ces réglementations qui freinent les licenciements dans les périodes de crise et évitent l'effondrement de la consommation? La question méritait au moins d'être posée.
Le journal souligne à juste titre l'absence d'entreprises de taille intermédiaire en France. Mais son explication par le seuil des 50 salariés (au delà duquel il faut créer un comité d'entreprise) est un peu courte. Pourquoi les entreprises qui ont passé ce seuil ne grandissent-elles pas plus? Un coup d'oeil sur une carte de l'industrie française l'aurait éclairé : la plupart des entreprises de taille moyenne sont dispersées sur le territoire, installées dans des petites villes où elles ne trouvent aucune des ressources (compétences, services…) nécessaires à leur croissance.
Le journal indique, ce que peu de gens savent, que les inégalités, telles que les mesure l'index Gini, bien loin de progresser ont reculé en France depuis les années 80. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose? Pourquoi?
Un dossier décevant donc qui confirme ce que l'on savait : les britanniques, les journalistes de The Economist sont très hostiles à l'euro. Ce n'est pas un scoop, ils l'ont toujours été. Cette fois-ci ils ont utilisé la France pour mener leur combat. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter plus que cela. D'autant que tout cela a, d'après les Echos, un air de campagne publicitaire : un journal, c'est aussi un produit qu'il faut vendre (aux décideurs français que le dossier caresse dans le sens du poil)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire