En évoquant le nazisme à propos des remarques de Claude Guéant, Serge Letchimy est évidemment allé trop loin, mais il me semble qu'il a, en même temps, mis le doigt sur ce que la personnalité de Claude Guéant, sa politique et ses portraits évoquent si facilement : ces préfets qui ont pendant la guerre continué d'obéir aux autorités de Vichy sans la moindre hésitation. Il y a chez lui quelque chose du bureaucrate sans âme qui fait froid dans le dos. Chaque fois que je vois une de ses photos je pense au René Bousquet qu'avait composé pour un film Daniel Prevost. Tout cela est bien sûr injuste et frôle le délit de sale gueule, mais une politique, ce sont aussi des visages. Celui de Guéant est aussi fermé, insensible, dur et hautain que celui que s'était façonné le comédien pour jouer ce rôle.
PS. On a, par ailleurs, appris que Guéant n'était pas l'auteur de ce discours, mais un certain Yves Roucotte, professeur à Paris X (Nanterre) dont Wikipedia nous dit qu'il est "partisan du retour du courant moraliste en science politique et d'une vision humaniste du sens de l'Histoire par ses thèses sur la convergence des grandes spiritualités, contre l'idée d'un "conflit des civilisations", ce qui en fait un néo-conservateur bon teint ami, nous dit toujours Wikipedia, de Norman Podhoretz, un des néo-conservateurs américains les plus en vue. Qu'un ministre demande à une universitaire de rédiger ses discours surprend déjà un peu, mais qu'il n'ait pas assez de sens politique pour voir que certaines phrases ne "passeront" pas en dit long sur son talent.
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