Nathalie Kosciusko-Morizet est donc tombée dans le piège.
A un auditeur d'Europe n°1 qui lui demandait : "Vous, la porte-parole du 'candidat du peuple' (qualificatif utilisé par Nicolas Sarkozy pour se décrire), pouvez-vous dire quel est le prix d'un ticket de métro ?" elle a répondu, après avoir hésité : "4 euros et quelques". Ce qui a suscité l'ironie de l'auditeur qui lui a répondu que le ticket de métro vendu à l'unité coûtait 1, 70€. Ironie d'autant mieux venue qu'elle était, il y a quelques semaines encore, ministre de l'écologie, du développement durable et des transports.
On peut être surpris qu'une politique ne se soit pas préparée à cette question si banale et si fréquente. Et même si elle ne souhaite pas mémoriser tous les tarifs de la RATP (tarifs qu'il n'est d'ailleurs pas si facile de trouver sur le site de la régie), du moins aurait-elle pu imaginer quelques réponses dilatoires. Elle aurait pu, par exemple, dire qu'il existe de nombreux tarifs, que l'on peut acheter un billet à l'unité (1,70€) mais aussi en carnet de dix (12, 70€) ou un passe navigo (62, 90€ pour un nombre de voyages illimité dans la zone 1 (Paris intramuros et la banlieue la plus proche) pendant un mois). Elle aurait pu ajouter que les salariés sont remboursés d'une partie de ce prix. Elle aurait pu également se défausser en expliquant qu'élue d'une banlieue lointaine (Longjumeau dans l'Essonne), elle connaissait beaucoup mieux le prix du billet de RER pour se rendre à Paris. Mais elle a tenté de répondre, a trébuché, et sa réponse est moins stupide que l'on pourrait le croire.
Ignorant manifestement le prix du billet de métro, elle a essayé de l'imaginer. Et le chiffre qu'elle a donné n'est pas complètement absurde puisqu'il se situe quelque part entre le prix du ticket parisien et le prix du ticket de métro londonien (5£, soit 6€). Il l'est d'autant moins qu'il n'est pas très éloigné de ce que devrait être le prix du transport à la RATP si celle-ci devait se financer exclusivement avec ses recettes (aujourd'hui, les ventes de titres de transport correspondent à la masse salariale de l'entreprise, soit, à peu près à la moitié de son budget global).
Ce chiffre n'est pas non plus complètement absurde si on le rapporte au budget d'un ménage appartenant aux classes moyennes avec deux enfants, dont l'un va à l'université à l'autre bout de Paris, qui dispose de revenus mensuels de 4000€. Si trois de ses membres achetaient tous les jours deux tickets pour aller travailler et en revenir au prix imaginé par NKM, ils paieraient en transport en commun 528€ par mois (4€ par voyage x 2 voyages par jour x 3 personnes x 22 jours). Le ménage consacrerait donc, hors vacances et week-ends, 13% de ses revenus aux transports. Or, les transports représentent en moyenne 15% des budgets des ménages.
Sans doute a-t-elle confondu les budgets transport des parisiens et ceux des provinciaux, notamment de ceux installés dans les zones rurales, qui doivent emprunter tous les jours leur voiture pour aller travailler et qui dépensent beaucoup plus que les Parisiens qui bénéficient d'économies d'échelles : ils peuvent emprunter des transports collectifs, très largement subventionnés par la collectivité.
Pour se justifier, NKM a expliqué que depuis qu'elle était ministre, elle ne prenait plus souvent le métro. Soit, mais on peut supposer qu'elle le prenait étudiante, lorsqu'elle allait à Louis le Grand, au début des années 90. Si elle avait pioché dans ses souvenirs, elle aurait tout de suite vu que son chiffre ne collait pas : 4€ font un peu plus de 26 francs. Chiffre exorbitant que l'inflation et les évolutions tarifaires de ces vingt dernières années ne sauraient expliquer. Un peu de bon sens, l'aurait incitée à le diviser par un peu plus de deux, ce qui lui aurait permis d'échapper au ridicule.
A un auditeur d'Europe n°1 qui lui demandait : "Vous, la porte-parole du 'candidat du peuple' (qualificatif utilisé par Nicolas Sarkozy pour se décrire), pouvez-vous dire quel est le prix d'un ticket de métro ?" elle a répondu, après avoir hésité : "4 euros et quelques". Ce qui a suscité l'ironie de l'auditeur qui lui a répondu que le ticket de métro vendu à l'unité coûtait 1, 70€. Ironie d'autant mieux venue qu'elle était, il y a quelques semaines encore, ministre de l'écologie, du développement durable et des transports.
On peut être surpris qu'une politique ne se soit pas préparée à cette question si banale et si fréquente. Et même si elle ne souhaite pas mémoriser tous les tarifs de la RATP (tarifs qu'il n'est d'ailleurs pas si facile de trouver sur le site de la régie), du moins aurait-elle pu imaginer quelques réponses dilatoires. Elle aurait pu, par exemple, dire qu'il existe de nombreux tarifs, que l'on peut acheter un billet à l'unité (1,70€) mais aussi en carnet de dix (12, 70€) ou un passe navigo (62, 90€ pour un nombre de voyages illimité dans la zone 1 (Paris intramuros et la banlieue la plus proche) pendant un mois). Elle aurait pu ajouter que les salariés sont remboursés d'une partie de ce prix. Elle aurait pu également se défausser en expliquant qu'élue d'une banlieue lointaine (Longjumeau dans l'Essonne), elle connaissait beaucoup mieux le prix du billet de RER pour se rendre à Paris. Mais elle a tenté de répondre, a trébuché, et sa réponse est moins stupide que l'on pourrait le croire.
Ignorant manifestement le prix du billet de métro, elle a essayé de l'imaginer. Et le chiffre qu'elle a donné n'est pas complètement absurde puisqu'il se situe quelque part entre le prix du ticket parisien et le prix du ticket de métro londonien (5£, soit 6€). Il l'est d'autant moins qu'il n'est pas très éloigné de ce que devrait être le prix du transport à la RATP si celle-ci devait se financer exclusivement avec ses recettes (aujourd'hui, les ventes de titres de transport correspondent à la masse salariale de l'entreprise, soit, à peu près à la moitié de son budget global).
Ce chiffre n'est pas non plus complètement absurde si on le rapporte au budget d'un ménage appartenant aux classes moyennes avec deux enfants, dont l'un va à l'université à l'autre bout de Paris, qui dispose de revenus mensuels de 4000€. Si trois de ses membres achetaient tous les jours deux tickets pour aller travailler et en revenir au prix imaginé par NKM, ils paieraient en transport en commun 528€ par mois (4€ par voyage x 2 voyages par jour x 3 personnes x 22 jours). Le ménage consacrerait donc, hors vacances et week-ends, 13% de ses revenus aux transports. Or, les transports représentent en moyenne 15% des budgets des ménages.
Sans doute a-t-elle confondu les budgets transport des parisiens et ceux des provinciaux, notamment de ceux installés dans les zones rurales, qui doivent emprunter tous les jours leur voiture pour aller travailler et qui dépensent beaucoup plus que les Parisiens qui bénéficient d'économies d'échelles : ils peuvent emprunter des transports collectifs, très largement subventionnés par la collectivité.
Pour se justifier, NKM a expliqué que depuis qu'elle était ministre, elle ne prenait plus souvent le métro. Soit, mais on peut supposer qu'elle le prenait étudiante, lorsqu'elle allait à Louis le Grand, au début des années 90. Si elle avait pioché dans ses souvenirs, elle aurait tout de suite vu que son chiffre ne collait pas : 4€ font un peu plus de 26 francs. Chiffre exorbitant que l'inflation et les évolutions tarifaires de ces vingt dernières années ne sauraient expliquer. Un peu de bon sens, l'aurait incitée à le diviser par un peu plus de deux, ce qui lui aurait permis d'échapper au ridicule.
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