Choc ou pas? Rapport mis au rancart ou pris au sérieux? Le débat sur la compétitivité de l'industrie française prend une drôle de tournure. Plutôt que de réfléchir au déficit de compétitivité, ce que fait probablement le rapport Gallois, on se laisse entraîner dans deux discussions annexes, celle sur les modalités de la réduction du coût du travail (choc ou pacte) et celle des hésitations du gouvernement. Il y aurait pourtant beaucoup à dire sur la compétitivité. Il suffirait, d'ailleurs, d'écouter les industriels, ce que fait régulièrement l'Usine Nouvelle, magazine professionnel dont la lecture est toujours instructive pour le voir.
On y découvre que le monde de l'industrie est partagé entre :
- ceux qui insistent sur une baisse du coût du travail (industrie agro-alimentaire, chimie)
- et ceux qui mettent en garde contre l'obsession du coût produit et insistent plutôt sur l'innovation comme les patron de l'Air liquide (qui déclare en aparté : "il ne faut pas limiter la compétitivité à un facteur, il faut aussi considérer la compétitivité hors-prix"), de Michelin, de Danone (qui investit massivement dans ses usines de Brive la Gaillard et du Nord), des matières plastiques ("en termes de compétitivité, l'enjeu n'est pas le coût du travail" déclare le patron de la Fédération européenne du secteur) et de l'industrie du logiciel. Innovation que n'ignorent pas ces 50 d'industriels qui ont innové ces deux dernières années (voir là dessus Enfin de la lumière au bout du tunnel).
Prendre la question de cette manière inviterait à regarder l'impact d'une baisse du coût du travail. Si l'on peut penser que toutes les entreprises en profiteront, ce ne sera pas pour toutes de la même manière. On peut craindre que les premiers bénéficiaires en soient les services qui ne souffrent pas ou peu de la concurrence internationale mais qui sont de gros employeurs. Recruteront-ils plus? Verseront-ils de manière salaires à leur personnel pour compenser l'impact d'une augmentation de la CSG ou de la TVA? Réduiront-ils leurs efforts de modernisation? Se lanceront-ils dans des opérations dispendieuses et sans intérêt? se contenteront-ils de reverser ces surplus à leurs actionnaires?
Prendre la question de cette manière permettrait également de regarder du coté des emplois. Baisser les cotisations sociales, les transférer, d'une manière ou d'une autre vers les ménages, permettra-t-il de créer des emplois? lesquels? où? dans de nouveaux services peut-être, mais dans l'industrie, cela ne va pas de soi comme le suggèrent les propos du patron de Michelin dans l'Usine Nouvelle : il lui faut être près de ses clients.
Peut-être pourrait-on également dans ce débat se souvenir de cette phrase de Michaël Porter :
On y découvre que le monde de l'industrie est partagé entre :
- ceux qui insistent sur une baisse du coût du travail (industrie agro-alimentaire, chimie)
- et ceux qui mettent en garde contre l'obsession du coût produit et insistent plutôt sur l'innovation comme les patron de l'Air liquide (qui déclare en aparté : "il ne faut pas limiter la compétitivité à un facteur, il faut aussi considérer la compétitivité hors-prix"), de Michelin, de Danone (qui investit massivement dans ses usines de Brive la Gaillard et du Nord), des matières plastiques ("en termes de compétitivité, l'enjeu n'est pas le coût du travail" déclare le patron de la Fédération européenne du secteur) et de l'industrie du logiciel. Innovation que n'ignorent pas ces 50 d'industriels qui ont innové ces deux dernières années (voir là dessus Enfin de la lumière au bout du tunnel).
Prendre la question de cette manière inviterait à regarder l'impact d'une baisse du coût du travail. Si l'on peut penser que toutes les entreprises en profiteront, ce ne sera pas pour toutes de la même manière. On peut craindre que les premiers bénéficiaires en soient les services qui ne souffrent pas ou peu de la concurrence internationale mais qui sont de gros employeurs. Recruteront-ils plus? Verseront-ils de manière salaires à leur personnel pour compenser l'impact d'une augmentation de la CSG ou de la TVA? Réduiront-ils leurs efforts de modernisation? Se lanceront-ils dans des opérations dispendieuses et sans intérêt? se contenteront-ils de reverser ces surplus à leurs actionnaires?
Prendre la question de cette manière permettrait également de regarder du coté des emplois. Baisser les cotisations sociales, les transférer, d'une manière ou d'une autre vers les ménages, permettra-t-il de créer des emplois? lesquels? où? dans de nouveaux services peut-être, mais dans l'industrie, cela ne va pas de soi comme le suggèrent les propos du patron de Michelin dans l'Usine Nouvelle : il lui faut être près de ses clients.
Peut-être pourrait-on également dans ce débat se souvenir de cette phrase de Michaël Porter :
The paradigm defining competitiveness has been shifting, particularly in the last 20 to 30 years, away from this static model. The new paradigm of inte national competitiveness is a dynamic one, based on innovation. (…) Competitiveness at the industry level arises from superior productivity, either in terms of lower costs than rivalsor the ability to offer products with superior value thatjustify a premium price.' Detailed case studies of hundreds of industries, based in dozens of countries, reveal that internationally competitive companies are not those with the cheapest inputs or the largest scale, but those with the capacity to improve and innovate continually. (Toward a New Conception of the Environment-Competitiveness Relationship, The Journal of Economic Perspective, 1995)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire