Les surprises de cette campagne présidentielle seront venues de la gauche, du succès de Mélenchon qui semble se confirmer et de l'effondrement des écologistes. Dans les deux cas, il y a certainement une dimension personnelle. Eva Joly n'était pas, malgré toutes ses qualités, à sa place dans cette campagne présidentielle, d'autant moins à sa place, qu'elle n'exprime en rien les valeurs de l'écologie. Quant à Mélenchon, il a su montrer ces talents de tribun que tout le monde lui reconnait mais aussi une réelle finesse dans les débats, une bonne connaissance du raisonnement économique et une vraie sensibilité aux attentes de ces électeurs de gauche qui ne supportent plus, depuis longtemps, le discours ambiant contre l'Etat, les immigrés et l'immigration (merci Mélenchon de dire enfin ce que nous aimerions entendre depuis si longtemps), les chômeurs…
Mais il y a plus. L'effondrement d'Eva Joly répond à l'affaissement du souci écologique que l'on devine à de nombreux signes : à l'absence de réactions lorsque Nicolas Sarkozy s'en est pris aux règlements conçus pour protéger l'environnement dans l'agriculture ou lorsqu'on a annoncé la possible reprise d'essais sur les gaz de schiste (ou, dernière brillante idée : "conduire pour travailler plus"!). Le phénomène n'est pas proprement français : on le rencontre ailleurs, en Amérique du Nord, notamment, où les Républicains peuvent, sans sombrer dans le ridicule, nier le réchauffement climatique, où plusieurs Etats peuvent abandonner la Western Climate Initiative qui visait à lutter contre le réchauffement climatique. Le paradoxe est que le souci de l'écologie s'évanouit alors même que se multiplient les signes du dérèglement climatique.
Quant au succès de Mélenchon, il est inquiétant moins parce qu'il dit que par l'enthousiasme qu'il suscite chez des intellectuels qui devraient savoir mieux que quiconque combien son programme est, sur de nombreux points, tout simplement irréalisable. Les déclarations de Mme Pinçon-Charlot sur le tournant de la rigueur de 1983 ou de Gérard Mauger sur le néolibéralisme des socialistes, que cite Le Monde d'aujourd'hui, laissent rêveur. Dans quel monde vivent-ils donc? On a le sentiment qu'une partie de la classe intellectuelle (que représente-t-elle exactement? sans doute moins qu'on ne pense) ne rêve que de retrouver les 110 propositions du Programme Commun, comme s'il n'y avait rien de mieux à faire aujourd'hui qu'à se réfugier dans la nostalgie de nos illusions d'il y a trente ans?
Un bon score des écologistes aurait poussé les socialistes, s'ils arrivent au pouvoir, à prendre à bras le corps quelques uns des problèmes majeurs de notre temps et à imaginer des solutions qui nous permettraient de sortir d'une crise qui n'en finit pas. Un bon score de Mélenchon risque, a contrario, de nous enfermer dans des débats sans fin sur des solutions qui nous ont permis de sortir de la crise des années trente mais qui ne paraissent plus d'actualité.
Mais il y a plus. L'effondrement d'Eva Joly répond à l'affaissement du souci écologique que l'on devine à de nombreux signes : à l'absence de réactions lorsque Nicolas Sarkozy s'en est pris aux règlements conçus pour protéger l'environnement dans l'agriculture ou lorsqu'on a annoncé la possible reprise d'essais sur les gaz de schiste (ou, dernière brillante idée : "conduire pour travailler plus"!). Le phénomène n'est pas proprement français : on le rencontre ailleurs, en Amérique du Nord, notamment, où les Républicains peuvent, sans sombrer dans le ridicule, nier le réchauffement climatique, où plusieurs Etats peuvent abandonner la Western Climate Initiative qui visait à lutter contre le réchauffement climatique. Le paradoxe est que le souci de l'écologie s'évanouit alors même que se multiplient les signes du dérèglement climatique.
Quant au succès de Mélenchon, il est inquiétant moins parce qu'il dit que par l'enthousiasme qu'il suscite chez des intellectuels qui devraient savoir mieux que quiconque combien son programme est, sur de nombreux points, tout simplement irréalisable. Les déclarations de Mme Pinçon-Charlot sur le tournant de la rigueur de 1983 ou de Gérard Mauger sur le néolibéralisme des socialistes, que cite Le Monde d'aujourd'hui, laissent rêveur. Dans quel monde vivent-ils donc? On a le sentiment qu'une partie de la classe intellectuelle (que représente-t-elle exactement? sans doute moins qu'on ne pense) ne rêve que de retrouver les 110 propositions du Programme Commun, comme s'il n'y avait rien de mieux à faire aujourd'hui qu'à se réfugier dans la nostalgie de nos illusions d'il y a trente ans?
Un bon score des écologistes aurait poussé les socialistes, s'ils arrivent au pouvoir, à prendre à bras le corps quelques uns des problèmes majeurs de notre temps et à imaginer des solutions qui nous permettraient de sortir d'une crise qui n'en finit pas. Un bon score de Mélenchon risque, a contrario, de nous enfermer dans des débats sans fin sur des solutions qui nous ont permis de sortir de la crise des années trente mais qui ne paraissent plus d'actualité.
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