Sarkozy baisserait donc dans les sondages. Pourquoi? Mais peut-être parce que la campagne frénétique qu'il mène ravive nos plus mauvais souvenirs, cette capacité à noyer le poisson, à nous balader d'un sujet à l'autre (qui? mais qui pense vraiment que le permis de conduire est un sujet de campagne présidentielle?), à se contredire sans cesse, à dire un jour le contraire de ce qu'il disait la veille (dernier exemple : l'encadrement des loyers), à affirmer sans jamais raisonner, argumenter, penser. Il ne se passe pas de jour sans une information qui nous rappelle qu'il n'est pas à sa place à l'Elysée. C'était hier Anne Lauvergeon racontant son envie de "faire de l'argent chez Bouygues" après son premier quinquennat. Se souvient-on d'un seul de nos présidents qui ait eu cela pour ambition? Pompidou était, sans doute, trop malade, Mitterrand et De Gaulle trop âgés, mais Giscard, ce Giscard que l'on n'aimait guère, avait les compétences et l'âge de se prêter à ce genre d'exercice, il s'en est, malgré toutes ses faiblesses, bien gardé. Et comment, au delà même de l'insulte faite aux électeurs, comment ne pas s'interroger, comme le fait mezzo-voce Lauvergeon, sur les risques de ce genre d'attitude. C'est la porte ouverte à la corruption sous toutes ses formes. Que Nicolas Sarkozy qui est, par ailleurs, intelligent, ne l'ait pas compris laisse tout simplement… pantois. Quant à son attitude à l'égard d'Eva Joly, elle donne envie de changer les institutions. Il faut que les élus et, d'abord, le Président de la République, répondent de leurs actes devant la justice.
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