Tout le monde, de gauche à droite, veut répondre aux attentes des électeurs du Front National, entendre leur voix, leurs doutes, leur désarroi. Très bien, mais encore faut-il les identifier. On a trop tendance, je crois, à identifier cet électorat aux classes populaires.
Ces classes populaires ont en banlieue, dans la région lyonnaise, en Ile de France, massivement voté à gauche. Ce sont les classes populaires installées dans la périphérie des petites villes de province qui ont apporté leurs voix au Front National. Or, ces électeurs ne sont pas confrontés à l'immigration mais à un triple défi :
- la dégradation des services publics dans les zones rurales qui rend leur vie quotidienne beaucoup plus compliquée, beaucoup plus chère (il leur faut prendre la voiture pour poster une lettre, emmener les enfants à l'école, faire des courses…),
- l'effritement du tissu industriel : ces salariés travaillent dans des PME qui connaissent de vraies difficultés de financement, qui n'ont pas de perspective de croissance, dont la compétitivité s'étiole. Lorsque dans l'une de ces villes, une usine ferme, ce sont des dizaines voire des centaines de salariés qui sont condamnés au chômage ou au déclassement (travailler dans un supermarché quand on a été ouvrier est vécu comme un déclassement professionnel),
- l'effondrement de leurs stratégies de promotion sociale largement basées sur l'achat d'une maison individuelle dans un lotissement bon marché, donc éloigné des centres ville. La perte d'un emploi, un divorce, la perte d'allocations du fait du départ d'un enfant… sont autant de catastrophes économiques dont ils ne peuvent se sortir.
Ces défis, qui ne sont pas ceux des classes populaires habitant dans les banlieues des grandes villes (qui continuent de bénéficier de services publics, même si ceux-ci se dégradent et sont sur un marché de l'emploi beaucoup plus vaste), expliquent qu'ils aient été sensibles au discours de Marine Le Pen sur les frontières et les services publics. Mais on peut leur répondre autrement, avec d'autres solutions. C'est cela qui permettrait de recueillir leurs voix sans perdre son âme et les votes des classes populaires de banlieue souvent issues de la diversité.
Ces classes populaires ont en banlieue, dans la région lyonnaise, en Ile de France, massivement voté à gauche. Ce sont les classes populaires installées dans la périphérie des petites villes de province qui ont apporté leurs voix au Front National. Or, ces électeurs ne sont pas confrontés à l'immigration mais à un triple défi :
- la dégradation des services publics dans les zones rurales qui rend leur vie quotidienne beaucoup plus compliquée, beaucoup plus chère (il leur faut prendre la voiture pour poster une lettre, emmener les enfants à l'école, faire des courses…),
- l'effritement du tissu industriel : ces salariés travaillent dans des PME qui connaissent de vraies difficultés de financement, qui n'ont pas de perspective de croissance, dont la compétitivité s'étiole. Lorsque dans l'une de ces villes, une usine ferme, ce sont des dizaines voire des centaines de salariés qui sont condamnés au chômage ou au déclassement (travailler dans un supermarché quand on a été ouvrier est vécu comme un déclassement professionnel),
- l'effondrement de leurs stratégies de promotion sociale largement basées sur l'achat d'une maison individuelle dans un lotissement bon marché, donc éloigné des centres ville. La perte d'un emploi, un divorce, la perte d'allocations du fait du départ d'un enfant… sont autant de catastrophes économiques dont ils ne peuvent se sortir.
Ces défis, qui ne sont pas ceux des classes populaires habitant dans les banlieues des grandes villes (qui continuent de bénéficier de services publics, même si ceux-ci se dégradent et sont sur un marché de l'emploi beaucoup plus vaste), expliquent qu'ils aient été sensibles au discours de Marine Le Pen sur les frontières et les services publics. Mais on peut leur répondre autrement, avec d'autres solutions. C'est cela qui permettrait de recueillir leurs voix sans perdre son âme et les votes des classes populaires de banlieue souvent issues de la diversité.
1 commentaire:
Excellente analyse!
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