Bertrand Dutheil de La Rochère, ancien directeur de cabinet de Jean-Pierre Chevènement et actuel (mais pour combien de temps?) premier secrétaire adjoint de la fédération de Paris du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a donc décidé de rejoindre l'équipe de campagne de la présidente du Front national.
C'est ce qu'annonce un communiqué du Front National qui publie la lettre ouverte qu'il a écrite pour s'expliquer.
Cette nouvelle prise de Marine Le Pen ne ressemble guère aux précédentes. BDLR n'a rien de la grande gueule avide des plateaux de télévision de Gilbert Collard, rien non plus de l'intransigeance doctrinale d'un Paul-Marie Couteaux, gaulliste à la dérive toujours plus droitière. Non, c'est un bourgeois des beaux quartiers, issu d'une très vieille famille, qu'on a souvent vu distribuer des tracts du MDC le dimanche matin rue de Buci. Ses enfants ont fait de belles études, son épouse est très catholique et rien dans son train de vie n'annonce l'ouvriérisme à la mode ces temps-ci au FN. Lui-même est plutôt sympathique (je le connais un peu) et s'il a fait une petite carrière auprès de son mentor, on ne peut l'accuser d'avoir une grande ambition politique même s'il risque d'être récompensé de quelque candidature aux prochaines législatives. A la retraite depuis peu, il s'ennuie sans doute, et cela peut expliquer son incartade. Mais c'est le fond idéologique qui l'explique le mieux : nationaliste, opposé depuis toujours à l'Europe, plutôt protectionniste sur le plan économique, attaché à un Etat fort et à la République dans sa version scolaire à l'ancienne, il a longtemps trouvé chez Jean-Pierre Chevènement de quoi satisfaire ses attentes. Celui-ci est hors course et, comme il le dit dans sa lettre, l'offre politique ne laisse guère de place pour des militants de son genre. Seul le Front National, pour qui a un regard vraiment très myope, peut faire l'affaire.
Marine Le Pen est certainement enchantée de sa prise. Mais combien de divisions derrière Dutheil de la Rochère? Pas beaucoup même si ce ralliement peut annoncer quelques bonnes surprises pour le FN dans les beaux quartiers du coté de ces conservateurs qui s'accrochent aux idées de leur enfance.
D'une manière plus générale, ce ralliement solitaire met en évidence la difficulté que rencontre le FN dans sa tentative de dédiabolisation. Bien rares sont ceux qui osent s'en rapprocher. La transformation de la droite populaire en mouvement politique est certainement plus prometteuse pour le FN que le ralliement d'un marquis en blue-jeans (c'est ainsi que se promène BDLR lorsqu'il va faire ses courses). Les positions de ces députés sont si proches des siennes sur tant de sujets que l'on ne voit pas comment la question d'une alliance aux prochaines législatives pourrait ne pas être évoquée. La seule difficulté (et ce n'en est pas une mince) est la résolution des conflits locaux qui ne manqueront pas d'éclater entre les deux partis, car tous deux sont souvent puissants et concurrents dans les mêmes régions, notamment dans le sud-est.
C'est ce qu'annonce un communiqué du Front National qui publie la lettre ouverte qu'il a écrite pour s'expliquer.
Cette nouvelle prise de Marine Le Pen ne ressemble guère aux précédentes. BDLR n'a rien de la grande gueule avide des plateaux de télévision de Gilbert Collard, rien non plus de l'intransigeance doctrinale d'un Paul-Marie Couteaux, gaulliste à la dérive toujours plus droitière. Non, c'est un bourgeois des beaux quartiers, issu d'une très vieille famille, qu'on a souvent vu distribuer des tracts du MDC le dimanche matin rue de Buci. Ses enfants ont fait de belles études, son épouse est très catholique et rien dans son train de vie n'annonce l'ouvriérisme à la mode ces temps-ci au FN. Lui-même est plutôt sympathique (je le connais un peu) et s'il a fait une petite carrière auprès de son mentor, on ne peut l'accuser d'avoir une grande ambition politique même s'il risque d'être récompensé de quelque candidature aux prochaines législatives. A la retraite depuis peu, il s'ennuie sans doute, et cela peut expliquer son incartade. Mais c'est le fond idéologique qui l'explique le mieux : nationaliste, opposé depuis toujours à l'Europe, plutôt protectionniste sur le plan économique, attaché à un Etat fort et à la République dans sa version scolaire à l'ancienne, il a longtemps trouvé chez Jean-Pierre Chevènement de quoi satisfaire ses attentes. Celui-ci est hors course et, comme il le dit dans sa lettre, l'offre politique ne laisse guère de place pour des militants de son genre. Seul le Front National, pour qui a un regard vraiment très myope, peut faire l'affaire.
Marine Le Pen est certainement enchantée de sa prise. Mais combien de divisions derrière Dutheil de la Rochère? Pas beaucoup même si ce ralliement peut annoncer quelques bonnes surprises pour le FN dans les beaux quartiers du coté de ces conservateurs qui s'accrochent aux idées de leur enfance.
D'une manière plus générale, ce ralliement solitaire met en évidence la difficulté que rencontre le FN dans sa tentative de dédiabolisation. Bien rares sont ceux qui osent s'en rapprocher. La transformation de la droite populaire en mouvement politique est certainement plus prometteuse pour le FN que le ralliement d'un marquis en blue-jeans (c'est ainsi que se promène BDLR lorsqu'il va faire ses courses). Les positions de ces députés sont si proches des siennes sur tant de sujets que l'on ne voit pas comment la question d'une alliance aux prochaines législatives pourrait ne pas être évoquée. La seule difficulté (et ce n'en est pas une mince) est la résolution des conflits locaux qui ne manqueront pas d'éclater entre les deux partis, car tous deux sont souvent puissants et concurrents dans les mêmes régions, notamment dans le sud-est.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire