Melenchon est un drôle de personnage : tribun de talent à l'ancienne, à l'occasion populiste brutal à la Marchais, il se révèle de plus en plus comme un formidable rénovateur de la pensée d'extrême-gauche. Finie la défense des intérêts d'une classe ouvriére mythique et de salariés de la fonction publique bien réels, il développe un discours nourri de la pensée économique hétérodoxe sur la dette, la monnaie, les banques qui tranche tant avec les "logiciels" classiques de l'extrême-gauche qu'avec la pensée libérale. Et il le fait avec un incontestable talent de pédagogue. On comprend ce qu'il explique et on découvre avec surprise qu'on ne l'avait jamais entendu auparavant. On sent à l'écouter qu'il développe sa pensée loin des canevas habituels.
Les sondages ne le créditent que de 5 ou 6% des voix à la prochaine présidentielle, ce qui est peu et ne dit probablement pas son importance dans le champ politique. Les thémes qu'il développe, sa critique de la BCE, de la lutte contre la dette peuvent séduire bien au delà de la clientéle classique de l'extrême-gauche, tous ceux qui regardent avec curiosité, intérêt et sympathie le mouvement des indignés. Cela ne fait peut-être pas des électeurs mais cela donne un coup de vieux au sérieux gestionnaire des candidats à l'investiture PS.
Un célèbre dessin de Cabu l'associait à Marine Le Pen, mais plus il avance plus cette comparaison parait inappropriée. Marine Le Pen pique quelques idées dans le vieux fonds ouvriériste du PCF, il impose de nouveaux thèmes.
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3 commentaires:
Le dessin qui l'assimilait à MLP était de Plantu.
Je suis de ceux qui :
- écœuré par la rapacité d'une oligarchie qui se gave tant et plus, tant qu'elle peut profiter d'un système vermoulu
- convaincu que tous les plans d'urgence, en forme de rustine qui déversent un argent que nous n'avons pas, ne font que
reculer l'échéance qui n'est plus que de quelques mois
- ayant toujours voté à droite, jusque et y compris Sarkozy, dont l'impuissance sur ce sujet, que l'on pourrait à la
rigueur excuser, ne disculpe pas des discours et des actes honteux qui piétinent les valeurs de la république (laïcité, discours de Grenoble, chasse aux Roms)
- peu convaincu par la gauche traditionnelle dont je ne vois pas qu'elle ait compris que cette crise demandait plus qu'un simple replâtrage fiscal
- écoute avec de plus en plus d'intérêt le discours de Jean-Luc Mélenchon, n'y trouve pas le populisme simplet dont on
l'accuse machinalement sans le lire ni l'écouter
- et donc envisage de plus en plus sérieusement de lui apporter son suffrage le moment venu
Je crains qu'en essayant d'être sérieux (il ne l'est qu'à moitié, mais à l'extrême-gauche, c'est déjà énorme), il ne se coupe de l'électorat protestataire, et que cela explique sa stagnation à 5% dans les sondages.
Pensez qu'il ne propose "même pas" de sortir de l'euro !...
Moi qui suis Bayrouiste, je trouve les propositions de Jean-Luc Mélenchon Bayrou-compatibles à un bon 50%. Rien que de dire cela, c'est lui porter la poisse...
Tenez, je suis entièrement d'accord avec tout l'argumentaire de l'Anonyme précédent (18:39). Et je crains, pour la candidature Mélenchon, que cet Anonyme — qui se présente comme électeur sarkozyste écoeuré au point de voter à l'autre extrême — ne soit d'un courant fort rare dans les urnes.
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